Stered Mor II - 2022
28 nov – 3 déc 2022, Remontée du Stered Mor II depuis La Rochelle
Ces quelques lignes ont pour but de donner notre itinéraire de remontée du bateau entre La Rochelle et Port La Forêt, avec les points qui peuvent être intéressants à connaître, et montrer combien l’esprit de l’ANPLF est présent, même pour un équipage tout seul !
Enfin, le bateau est acheté : il s’agit d’un beau Dufour 325, portant encore le nom de « Cala ». L’expertise passée, le bateau à quai au port des Minimes (La Rochelle) est prêt pour rejoindre son nouveau port d’attache : Port La Forêt. Il y portera alors le nom de « Stered Mor II ».
Claude, dans l’esprit d’entraide de l’ANPLF, a accepté d’être du voyage : pas facile de prendre en compte un bateau plus grand et équipé différemment pour un périple de près de 200 milles. Du coup Élisabeth et moi-même sommes ravis d’avoir un équipier supplémentaire et qualifié à plus d’un titre.
Nous avons choisi (!) nos dates : dernière semaine de novembre, par chance juste après de gros coups de vent sur la Bretagne et juste avant la venue d’une vague de grand froid.
Arrivés à la Rochelle le 28 novembre en milieu d’après-midi, nous avons le temps nécessaire pour ranger à bord l’avitaillement, qui a fait le trajet avec nous. A noter qu’aux Minimes, il n’y a pas de possibilité de faire des courses à proximité.
Surprise sur le ponton car l’électricité n’a pas été connectée comme prévu sur notre borne. Course derrière le courtier qui nous a vendu le bateau. Finalement tout rentre dans l’ordre, et heureusement car les températures commencent réellement à être fraiches et nous sommes heureux de pouvoir utiliser notre petit chauffage d’appoint (220V) pour le soir.
Mardi 29, c’est le départ pour Port Olona (Sables d’Olonne). 37 milles à naviguer dont le passage sous le pont de l’île de Ré. Impressionnant. Les moyens de navigation électroniques sont mis en œuvre et Claude se lance dans la formation de l’équipage plutôt néophyte dans ce domaine. Le manque de vent nous permet d’essayer le moteur qui ronronne gentiment et plutôt silencieusement. Le trajet se passe fort bien jusqu’au moment où nous essayons d’envoyer la GV. Si celle-ci est hissée sans problème, lors de son affalement, elle se déchire sur 50 cm le long de la chute. Verdict de Claude : inutilisable, elle est complètement cuite. Merci l’ « expert» de La Rochelle qui n’a pas vérifié cette voile (Je vous donnerai le nom pour ne pas faire la même erreur que moi en choisissant « le meilleur sur la place » !).
Donc ce sera un trajet au moteur et au génois. Un peu frustrant, mais c’est ce qu’on appelle « fortune de mer ».
Ce soir-là nous irons faire un tour dans Les Sables avec un petit retour par la navette fluviale !
Le lendemain, étape plus longue de 47 milles nous permettant d’atteindre le port de l’Herbaudière (Noirmoutier). Même sanction que la veille : nous avançons au moteur (petit régime) et génois. Avec le peu de vent que nous avons, nous gardons une moyenne de 5 à 6 Nds. Pas mal, ça laisse présager de bons augures avec une GV en état. Arrivés vers 16h, nous allons derechef faire le plein de carburant de manière à vérifier la jauge à carburant, et connaître la consommation du moteur.
A savoir, le passeport « escale » ne fonctionne pas dans ce port. Le soir, mise en place du chauffage et nous remarquons une odeur très nette de GO. Après une rapide inspection, pas d’indice de fuite, bizarre…
Le jeudi 1er décembre voit un réveil matinal. L’eau chaude à bord pour le « décrassage » du matin est appréciée ! À nouveau 47 milles nous attendent pour rejoindre Port Haliguen (Quiberon). A l’arrivée, nous retournons faire le plein à fond pour nos calculs de consommation en GO. Nous sentons de façon encore plus soutenue cette odeur de GO qui devient gênante, même si on s’y habitue ! Le port prend notre « passeport escale ».
Nous effectuons au Casino local et pas trop éloigné du port un petit recomplètement en vivres. Apéro, dîner au chaud (la température extérieure continue à baisser doucement mais sûrement !), parties de cartes (trop fort, Claude !) et malheureusement, l’odeur de GO est aussi de la partie !! Affaire à suivre.
25 milles nous séparent de l’étape suivante : Port Louis (Lorient). Du coup, nous nous autorisons une « grasse mat » et arrivons à bon port en tout début d’après-midi. Profitant d’un petit ménage dans le carré fait par Élisabeth, nous découvrons la source de l’odeur de GO : 1 litre de GO dans une cavité à l’avant du moteur. Son origine reste à découvrir : problème d’évent ? joint ?
Puis sur les conseils de Claude, nous allons visiter les deux musées de la citadelle : musée de la Compagnie des Indes et celui de la Marine : superbe, à faire ou à refaire, tellement il y a de choses à voir. Ce pourrait même être un but pour une sortie de l’ANPLF.
En plus Port Louis prend en compte notre « Passeport Escale ». Bref, étape intéressante. Et puis, en plus du GO, ça sent quand même un peu l’écurie !
Le lendemain il s’agit de rejoindre Port La Forêt. Une trentaine de milles nous sépare de notre destination finale. Bon vent du NE cette fois-ci et dans les rafales de 25 Nds, nous atteignons les 8 Nds en vitesse de pointe, toujours au Génois-moteur. Pas si mal…
A notre arrivée vers 14h30, nous avons l’heureuse surprise de nous voir accueilli par Édouard, rapidement rejoint par Bernard, Loïc et Alain. C’est ça aussi l’esprit ANPLF. Cet esprit s’était déjà vu lors de ces 5 jours puisque régulièrement nous recevions des SMS d’encouragement des adhérents de l’ANPLF qui nous suivaient sur leur AIS. Et ça, c’est appréciable. Je ne parle pas des différents calembours échangés concernant le nom du bateau …
Voilà pour ces quelques moments de navigation. Un grand merci à Claude de nous avoir accompagnés et d’avoir eu la patience de nous expliquer les mystères des différents moyens électroniques. Bref, un confort inestimable pour nous l’équipage. Et un grand merci pour le soutien moral des membres de l’ANPLF. Cette navigation restera un moment fort de notre carnet de route à Élisabeth et moi Eric.
NB / A retenir :
Si l’expertise est bien recommandée pour l’achat d’un bateau, en revanche, dites-vous que la confiance n’exclue pas le contrôle. L’expert au final n’est responsable de rien… Et parfois vous pouvez avoir un œil plus vigilant que lui.