Les Anglo-Normandes - La premième vague

10 Bateaux engagés :

PER YOUEN : Yves et Béatrice avec couples familial et Christian
CEMALA : Jean Louis et Marie Claude
ANKOR KOI : Gérard et Josianne, Jean-Pierre et Minouche
FLASHE : Edouard
STERGANN : Alain, Loïc, Frédéric
NOMADE : Bernard, Yann et Dominique
OLEM JUMA II : Marc Emmanuel et Didier
MORVARC’H : Jeff, Florence puis Françoise
AN ALARC’H III : Hubert et Françoise
Mabikok : Thierry
STERED MOR II : Eric et Elisabeth puis Frédéric et Anne

Jany, Anne et Michel nous rejoindront à Guernesey par le ferry depuis Roscoff.
2 flottilles sont au départ à 5 jours d’intervalle.

Ce petit récit est vu du côté de la première « vague », et n’a pas forcement toutes les anecdotes de la deuxième vague qui je l’espère n’en voudra pas au rédacteur, qui n’a pas le don d’ubiquité… !

Et voilà, l’ANPLF se lance dans sa nouvelle croisière annuelle.  Cette année, après les tempêtes de Ouessant (2022), le rêve des Scilly (2023), les « chaleurs » de l’Espagne ou plutôt celles du Golfe de Gascogne en (2024), cette année est un retour vers les terres froides des Anglo-Normandes où le Yachting Club de Mylor nous attend avec une délégation de 3 bateaux pour le 6 juin dans le port de Saint Peter.

C’est une première pour plusieurs d’entre nous, avec la gestion des marées, des courants des ouvertures des portes des différents ports, du marnage, …

Effervescence au départ, voire même bien avant : faut-il ou non nous acquitter de la taxe d’entrée au Royaume Uni depuis le Brexit ? Les avis divergent, les bruits les plus fous circulent, si on ne paye pas les 16 Livres (20 €), nous risquons d’être refoulés !! les sites anglais ne sont pas clairs, les Anglo Normandes étant des îles qui répondent à des lois qui leurs sont propres. Finalement en bon Français, et à la diligence des skippers, les bateaux refusent de payer cette taxe. Quelques réparations sur les bateaux juste avant le départ, mais tout est fin prêt le jour J.

Ceci étant dit, le 22 mai, la flottille se lance (Mabikok, Stered Mor II, Cemala), précédée par Per Youen et Stergann qui ont rejoint Lesconil la veille. Le 22 soir, Ste Evette est atteinte par 4 bateaux. 1^er apéro sur Per Youen pour fêter ce départ. Mabikok quant à lui préfère rejoindre Audierne.

Ensuite, c’est une remontée vers le Nord. Celle-ci commence avec un arrêt à Camaret dont les services proposés par la capitainerie restent toujours aussi peu « enthousiasmants ». Le raz de Sein est passé dans de bonnes conditions par 14 nds de vent. Petite halte de quelques jours finalement, liée à la météo pas du tout favorable avec une houle de 2,50 m annoncée. Nous verrons à l’usage que ces hauteurs de houle ne sont pas aussi angoissantes qu’elles ne laissent paraître…

"Convialité avec l'ensemble de la 1ère flotille sur Stered Mor II"

Cet arrêt forcé donne l’occasion de faire de bonnes balades sur les chemins côtiers, de tester un petit restaurant sur Camaret, et de partager des repas sur les différents bords. Finalement, Per Youen décide de rejoindre Roscoff afin d’avancer dans son programme familial, alors que les autres vont faire une halte à Brest à la marina du Château.

Le goulet de Brest aller-retour se passent dans des conditions de météo un peu mouvementées avec de bons tourbillons / marmites le tout dans un semi brouillard.  La prise de ris est même nécessaire le 28 mai ; en outre, un tir de la part des marins dans l’anse de Berthaume nous oblige à rester vigilants.

Donc direction l’Aber Wrac’h que nous atteignons en fin d’après-midi. Le vent refusant, le moteur devient nécessaire.

"En approche de l'Aber Wrac'h, Stergann et Cemala aux coudes à coude!"

A souligner que le port de l’Aber Wrac’h mérite une bonne appréciation du fait d’un accueil de qualité. 

Pendant ce temps, le 28 mai, la seconde flottille prend à son tour le départ et effectue sa première escale à Lesconil.

Départ dès le lendemain pour Roscoff. Il avait été décidé la veille de contourner l’ile de Batz. Chose que nous faisons, mais chacun des skippers en passant devant le chenal qui coupe la route regrette de ne pas s’engager dans ce chenal qui sépare l’île du continent, d’autant plus que la marée est haute…

Le vent arrière aura été notre lot toute la journée, mais sa force était suffisante pour tenir une allure convenable. A noter les belles marmites en contournant Batz, qui restent toujours impressionnantes.

Il n’était pas possible de venir à Roscoff sans faire une excursion à Batz. Les trois équipages prennent donc la navette et nous avons la chance de voir cette île sous un ciel plutôt clément. L’ile est magnifique, et nous la traversons du Phare aux jardins botaniques Delaselle.

Quelques points à souligner qui prennent date à ce moment :

• Suite à une mauvaise manipulation, la GV de Stered Mor II s’est déchirée au niveau du guindant. La voilerie « All Purpose » à la Marina du Bloscon a été d’une rare disponibilité et amabilité : en une demi-journée, la voile a été démontée, apportée, réparée et remontée. Grand merci à cette voilerie.
• Le 30 mai, le skipper de Stergann, Alain, rentre en contact plutôt brutal avec la bôme… bilan : hôpital de Morlaix en taxi, recousu avec 17 ou 18 agrafes (je vous laisse compter !). Loïc et Frédéric resteront-ils orphelins de leur skipper ? Non, car sur Stergann, on a la tête dure…
• Toujours à cette période, la seconde flottille est déjà en chemin et Nomade fait l’objet de cafouillages moteur : tentatives de réparation, remorquages par MORVARC’H semblable au Saint Bernard des Pyrénées avec son tonneau de rhum, soutenu par FLASHE ; bref, il en résulte que Bernard se devait d’aller à Guernesey et du coup, avec un sens de l’abnégation remarquable au profit de l’ANPLF, Yann et Dominique se charge de ramener Nomade à Port La Forêt. Nous perdons 2 équipiers sur les plaquettes mais qui restent avec nous par la pensée.

Le 1^er juin, il faut avancer et en dépit d’un vent toujours au grand largue, c’est le départ de bonne heure et dans la brume pour Lézardrieux. Quelques sueurs froides pour se sortir des places de Roscoff à cause d’un courant bien présent et non anodin. La brume s’estompe et laisse place au soleil. La quasi-totalité du trajet se fait au moteur par manque de vent et en plus en vent arrière; STERGANN navigue voiles en ciseaux. Heureusement, la remontée du Trieux est magnifique, et se fait à la voile. Ça vaut vraiment le détour ! et il est possible d’affaler juste avant l’arrivée au port.

"Lézardrieux"

Le lendemain, nous avons la surprise d’être réveillés par l’équipage de An Alarc’h III (Hubert et Françoise) qui nous a rejoint tôt le matin.

Quant à Per Youen, il continue sa virée avec en ligne de mire Saint Malo pour un changement d’équipage afin de nous rejoindre directement à Guernesey.

"Les Hauts de Bréhat"

Nous resterons 2 jours complets à Lézardrieux, ce qui nous permet d’aller à Paimpol à pied à la recherche des paimpolaises (ndlr: et de  de sa falaise, introuvable) !! Visite de la petite ville, dégustations diverses. Bref une bonne journée passée ensemble. Le lendemain, vent fort toute la journée et à nouveau balade sur les bords du Trieux côté ouest. Une bonne pluie nous arrose en fin d’après-midi.

Le 4 juin, c’est « la grande traversée » !! en fait pas plus long que d’autres étapes (48,6 M). Nous nous rapprochons du but final : Saint Peter à Guernesey. La traversée se fait sous un vent qui oscille entre 10 et 16 nds, vent arrière quasi tout le long.

Plus à l’ouest, depuis Roscoff, la deuxième vague (MORVARC’H, OLEM JUMA et ANKOR KOI) se lance dans une traversée de 75 M pour rejoindre directement St Peter, malheureusement sans beaucoup de vent mais heureux de retrouver la première flottille. 

Arrivée vers 17h00 sous le soleil et nous somme mis en attente sur un ponton à l’extérieur du port en eau profonde, « Victoria Marina », qui sera ouvert à la prochaine marée haute du lendemain. Surprise, pas d’électricité sur les pontons !!! Jany, Anne et Michel qui ont pris le ferry nous rejoignent.

Nous sommes donc tous là, les 8 bateaux et les 25 skippers et équipiers. Aussi un apéro ponton est organisé. Quelle ambiance ! Nous y sommes !

Les équipages de
"PER YOUEN,
CEMALA,
ANKOIR KOI,
STERGANN,
OLEM JUMA 2,
MORVARC'H,
AN ALARC'H III,
STERED MOR 2"

La première demi-journée au port est consacrée à l’amarrage des 2 flottilles dans le port à flot. Nous devons rejoindre les 2 bateaux britanniques déjà à leur ponton. Tout a été prévu par le YCM, organisateur de notre séjour à St Peter. Ceci s’est traduit dans les faits par un méli-mélo monumental où les 7 bateaux ont franchi en même temps les portes du port sur ordre de la capitainerie… MorvaRc’h manque de peu cogner le quai puis un bateau voisin. Les bateaux sont donc tous les uns contre les autres, et le zodiac du port, d’une totale inefficacité, positionne, sans prendre en compte les tirants d’eau, les 7 bateaux. Seul PER YOUEN a dû rester dans l’avant-port du fait de son tirant d’eau. Ce sont nos amis britanniques qui finalement nous rejoignent dans la partie du port qui nous a été « allouée » !

Ce cafouillage fait partie des fortunes de mer !

3 journées pleines à Guernesey nous laissent l’opportunité de visiter ville et chemins côtier, malheureusement sous un ciel largement couvert et même bien pluvieux.

Les visites du château du « Castel Cornet », de la maison de Victor Hugo (qui est un incontournable à juste titre), le tour de l’île vu par beaucoup en bus/taxi du fait de la pluie et brouillard, le musée de l’occupation allemande de Guernesey (vraiment très intéressant) sont entre autres les principaux sites d’intérêt.

"La maison d'exil de Victor Hugo de 1856 à 1870"

Les restaurants locaux et autres tavernes n’ont pas été en reste non plus !! A ce titre, Hubert a fait découvrir à plusieurs le breakfast matinal (voire même très matinal !) du pêcheur local !!

Le 6 juin, le Yacht Club de Guernesey nous a prêté leur local pour effectuer notre soirée d’échange de cadeaux entre l’ANPLF et le YCM. Tout a été fait dans les normes. Merci Bernard !

Le 7 juin grand repas organisé au Yacht Club de Guernesey à proximité du Castel Cornet.

Le lendemain, nous nous réveillons sous la pluie qui ne nous accordera que de rares accalmies. Bref, si le temps n’y était pas, l’ambiance, elle, était au rendez-vous.

Il faut bien penser à rentrer ; la flottille va reprendre la mer après avoir laissé sur le ponton Jany, Anne et Michel et … Loïc qui se prenant les pieds dans un pied de barrière la veille du départ, s’est cassé le poignet et sera immobilisé 6 semaines. Il ne reprendra donc pas la mer et Stergann se retrouve privé d’un de ses équipiers. Mais « à cœur vaillant, rien d’impossible », devise qui s’est révélée juste, une fois encore !

Ce 8 juin à 07h00 départ de la flottille composée de MorvaRc’h, Stergann, Stered Mor II et Olem Juma II. Ces 4 bateaux devant être sur PLF le 14 juin. CEMALA, PER YOUEN et ANKOR KOI poursuivent leur périple et se retrouvent à Jersey, cette fois sous le soleil, avant de redescendre sur nos côtes du Finistère sud.  PER YOUEN part en solo pour voir d’autres rivages. Quant à AN ALARC’H III son chemin l’emmène sur les côtes anglaises. Mais ceci est une autre histoire… !!

Les 4 bateaux partent donc, sous 12 nds de vent à destination du port de Trébeurden. Certains prendront un ris face au vent qui se renforce pour bien vite l’enlever puis tout affaler pour laisser la place au moteur… Arrivée entre 20h00 et 21h00 avec quelques sueurs froides d’inquiétude, de peur que STERGANN n’ait pas le temps de franchir le seuil à temps. Mais tout va bien et nous nous retrouvons tous ensemble dans ce petit port à ne pas manquer. Etape de 68 M quand même, avec trop souvent du vent de bout. Nous y resterons une journée pour des promenades.

L’Aber Wrac’h sera notre prochaine étape. Peu de temps après notre départ, STERGANN entend un appel de détresse sur le « 16 ». En bon Saint Bernard, là aussi, Alain contacte le Cross pour les informer, eux n’ayant rien entendu et le reste de la flottille non plus ! les recherches effectuées, et le contact radio pris avec le seul et unique bateau de pécheur présent sur zone, il s’avère que c’était une fausse alerte. Le mystère reste entier !! Mais la réaction est pleine d’enseignements. Journée quasi complète faite au moteur.

Le Four passé, c’est sous de bonnes rafales que nous traversons la baie de Douarnenez pour atteindre Morgat où nous rejoignent Christine et Annick. Nous y resterons une journée qui permettra une belle balade jusqu’au sémaphore de la pointe du Cap de la chèvre par le chemin côtier : 20 km…

Le reste du retour se fera sans problème et le Raz de Sein sera une fois encore passé sans souci majeur ; nous avons eu l’opportunité de croiser un phoque dans le raz pas du tout apeuré par notre présence !

Après une halte à Ste Evette, nous arrivons comme convenu le 14 juin à Port La Forêt.

Bilan, une bonne croisière malheureusement pas assez sous le soleil surtout à Guernesey et finalement avec des températures pas très chaudes pendant ces 3 semaines. 489 Milles parcourus pour les plus pressés, de magnifiques paysages peu communs à ceux que nous côtoyons dans notre sud.

Mais surtout, une bonne ambiance en flottille restreinte ou non, une convivialité naturelle, des expériences nouvelles pour les novices en navigation dans la Manche. Bref, 3 semaines de bonheur. Nous souhaitons à Loïc que son plâtre lui soit rapidement enlever pour à nouveau naviguer de conserve avec BAR AVEL. Pour Alain, c’est déjà une histoire ancienne et NOMADE le bateau à Bernard a retrouvé toutes ses capacités.

Les Anglo-Normandes - La deuxième vague

Départ le mercredi 28 Mai, nous étions cinq bateaux :

Olem Juma II

Ankor Koi

Flashe

Nomade

Morvarc’h

La première escale est prévue à Lesconil. L’occasion d’un apéro sur Flashe accueilli par Edouard, nous étions 12 à bord.

Le lendemain passage du Raz de Sein selon les horaires de marée et nous permettre d’atteindre Camaret le soir même. Pas trop de vent malheureusement mais, le passage du Sein est toujours un moment particulier. Camaret, escale très appréciée, par tous malgré des sanitaires hors d’usage.

Le départ pour l’Aber Wrac’h semble possible pour tous sauf Edouard qui étant seul sur son bateau, a prévu une escale prolongée. Au large du Goulet de Brest, le moteur de Nomade présente des signes d’essoufflement… Malgré un moteur neuf, celui-ci s’étouffe…. Heureusement Morvarc’h n’est pas loin. Nomade en remorque, les deux bateaux retournent à Camaret, pendant que Ankor Koi et Olem Juma II filent vers l’Aber Wrac’h.

Après discussion avec le motoriste, un problème d’alimentation du gasoil confirme la panne tant redoutée. Le lendemain après l’intervention de Mécanique Plaisance, nous repartons. Peine perdue le problème semble plus complexe. Nous prenons vite l’habitude de nous faire remorquer par Morvarc’h. Cette fois une décision s’impose : Yann et Dominique se proposent de ramener Nomade à PLF une fois que Mécanique Plaisance aura fait l’intervention salvatrice qui permettra à Nomade de rentrer en toute sécurité. Jeff C. de Morvarc’h se propose de prendre comme équipier Bernard L. pour une étape longue de Camaret à Roscoff.

Nous rejoignons Olem Juma II et Ankor Koi pour deux/trois jours d’escale, en attente d’une météo favorable avant de rejoindre la première vague. L’escale à Roscoff fut très appréciée entre les balades sur le GR34 et dans le vieux Roscoff, l’ile de Batz et son jardin botanique. Seule ombre au tableau, les deux bars restaurant du port de Roscoff-Bloscon étaient fermés.

Le Mercredi 4 Juin, les trois bateaux de la deuxième vague larguent les amarres vers 6h du matin pour 75 miles nautiques. L’arrivée à St Peter fut un soulagement de se retrouver tous. Nous étions 27 membres de l’ANPLF pour notre jumelage avec le Mylor Yacht Club. Nous nous sommes regroupés au ponton du port avec les deux bateaux du MYC.

Les 5 jours à Guernesey furent intenses et conviviaux : Entre la découverte de l’ile en bus, la visite de la maison Victor Hugo et les réceptions avec nos amis anglais de MYC, le tout sous une météo bien anglaise.

Le départ le 9 juin des 8 bateaux de l’ANPLF fut remarqué... 8 d’un coup en moins sur le ponton.